Espaces naturels

La Plaine des Rocailles s’étend sur les communes de Pers-Jussy, Reignier-Ésery et Scientrier, représentant une surface de près de 220ha. Elle est classée Zone d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) de type I et reportée comme réservoir de biodiversité régional au Schéma Régional de Cohérence Écologique (SRCE). Elle est également inscrite depuis 2019 par le département comme site espace naturel sensible.

Elle est connue pour son originalité géomorphologique avec les nombreux blocs erratiques que l’on retrouve sur le site. Ces énormes blocs calcaires se seraient détachés lors d’un gigantesque éboulement survenu sans doute il y a plus de dix mille ans. Ils auraient ensuite été charriés par le glacier jusque dans la plaine. Il résulte de ce processus un paysage très accidenté et particulièrement pittoresque, parsemé d’une multitude de blocs de toutes tailles. L’ensemble se révèle également favorable au maintien d’un patrimoine naturel original, alternant secteurs secs et zones humides, boisements et pâturages. On observe ainsi des types d’habitats remarquables, ainsi qu’une flore diversifiée tant dans les boisements rocailleux (cyclamens d’Europe, nombreuses fougères…) que dans les secteurs humides. La faune témoigne également de la diversité des milieux. Par exemple en matière d’insectes, on y retrouve des sonneurs à ventre jaune, de nombreuses espèces de chiroptères ainsi qu’un papillon rare à l’échelle de la Haute-Savoie: l’azuré de la sanguisorbe.

La plaine perd aujourd’hui de sa valeur et de sa surface c’est pourquoi un programme d’actions visant à la préserver et à valoriser cet espace a été mis en place par la Commune de Reignier-Ésery et la Communauté de Communes Are et Salève.

Contrat Vert et Bleu « Arve – Porte des Alpes » :

Dans le cadre du contrat Vert et Bleu « Arve – porte des Alpes » qui vise à maintenir, optimiser et valoriser la fonctionnalité du réseau écologique du secteur, la Communauté de Communes Arve et Salève est maître d’ouvrage d’une fiche action qui concerne la Plaine des Rocailles en partenariat avec les communes de Pers-Jussy, Reignier-Ésery et Scientrier.

L’action n°21 s’intitule « Préserver et mettre en valeur le réservoir de biodiversité que constitue la plaine des Rocailles ».

La fiche action poursuit plusieurs objectifs dont :

  • améliorer la connaissance du patrimoine naturel (habitats en particulier),
  • déterminer des secteurs d’intervention prioritaires pour la préservation, protection, valorisation, gestion voire restauration des habitats et de la fonctionnalité écologique du site,
  • réaliser un plan de gestion et de valorisation pour une labellisation du site en Espace Naturel Sensible (ENS) en 2024.

Fiche action du plan de valorisation de l’espace naturel sensible de la Plaine des Rocailles :

Dans le cadre des fiches actions du plan de valorisation de l’ENS Plaine des Rocailles, la commune a lancé une étude de réaménagement du site du Crêt Pelé qui doit contribuer au réaménagement du site pour un meilleur accueil du public et la création d’un parcours didactique sur l’ancien parcours de santé.

Les travaux devraient débuter en fin 2023 et s’achever sur 2024. 

Les Espaces Naturels Sensibles :

La Haute-Savoie présente une grande variété de milieux naturels et d’espèces remarquables. Les espaces protégés représentent presque ¼ du territoire. Conscient de cette richesse, le Département s’est engagé très tôt dans la préservation des milieux naturels. Il a constitué un réseau d’Espaces Naturels Sensibles (ENS) sur son territoire.

Les espaces naturels sensibles sont des sites bien délimités pouvant s’étendre sur plusieurs hectares. Ils disposent d’une richesse en termes de biodiversité.

Les Espaces Naturels Sensibles (ENS) ont pour objectif de :

  • préserver la qualité des sites, des paysages, des milieux naturels et des champs d’expansion des crues,
  • d’assurer la sauvegarde des habitats naturels,
  • d’aménager ces espaces pour qu’ils soient ouverts au public.

La labellisation ENS n’est pas une mesure de protection réglementaire.

Le réseau d’Espaces Naturels Sensibles est composé de 7 sites départementaux et 141 ENS locaux appartenant à des collectivités.

Le marais du Pont neuf, situé sur la commune de Reignier-Ésery, couvre un périmètre d’un peu plus de 15 hectares. C’est un des derniers bas-marais naturels de la vallée alluviale, situé sur un méandre de l’Arve.

Le site est géré par le SM3A. Il est classé en Arrêté de Protection de Biotope en 1991, puis site Natura 2000 de la vallée de l’Arve. Il apparaît également comme un réservoir de biodiversité au Schéma Régional de Cohérence Écologique (trame Verte et Bleue) et est inscrit dans le continuum très contraint de la vallée de l’Arve.

Un fort intérêt écologique, tant pour la faune que la flore

Le marais faisait anciennement partie intégrante du complexe agricole du Pont neuf jusque dans les années 60. La blâche y était fauchée et exportée afin de constituer une litière pour le bétail.

A partir des années 1960, le désintérêt progressif des agriculteurs pour le faucardage de la roselière, couplé au souhait d’assécher le marais afin de rendre ses terres « cultivables », a été à l’origine d’un abandon progressif du site aux conséquences importantes sur l’évolution des milieux naturels.

La création d’un important réseau de drains traversant le marais est également à l’origine de son assèchement progressif, l’homogénéisation des milieux et la diminution de sa diversité écologique.

Afin de freiner la dégradation progressive des milieux constatée dès la fin des années 1980, plusieurs mesures de protection ont été adoptées. Pour autant, lors d’inventaires réalisés dernièrement (état des lieux de 2015) aucun habitat ni aucune espèce d’intérêt communautaire n’ont été retrouvés. L’intérêt écologique historique est fortement altéré et la majorité des espèces protégées anciennement présentes ont aujourd’hui disparues.

Le marais reste toutefois une zone de refuge pour la faune et joue également un rôle de zone-relais en termes de continuités écologiques pour la faune sauvage, étant donné sa proximité géographique avec l’Arve et ses milieux alluviaux. Ce type de milieux singuliers représente donc un fort enjeu de conservation et de restauration.

Restauration hydrologique et écologique

Afin d’enrayer l’appauvrissement du marais, l’émergence d’un projet de restauration écologique et hydraulique du site a été porté par la commune de Reignier-Ésery puis repris par le SM3A dans le cadre du Contrat Vert et Bleu Arve Porte des Alpes.

Des études préalables ont été réalisées en 2015-2016 pour améliorer les connaissances écologiques et hydrauliques du marais et ainsi définir les objectifs de restauration et proposer un plan de gestion.

L’animation foncière auprès des propriétaires privés s’est déroulée en 2017, elle a donné lieu à une maîtrise d’usage de près de 12 ha pour une durée de 5 ans afin de mettre en œuvre les mesures de gestion préconisées.

Actions réalisées :

  • réouverture de la roselière et saulaie arbustive par des travaux sur la végétation sur une surface de 5,5 hectares, de manière à retrouver la mosaïque d’habitats naturels historiques du marais et ses espèces d’oiseaux,
  • non-intervention sur les boisements matures qui abritent des chauves-souris protégées se nichant dans les cavités des vieux arbres,
  • entretien de la prairie paratourbeuse en cours d’envahissement par les espèces végétales exotiques envahissantes et les essences arborées,
  • mise en place de micro-seuils sur le réseau de drains afin de réhydrater l’ensemble du marais et ainsi retrouver un fonctionnement hydraulique plus favorable à la pérennisation du marais.

En parallèle de ces actions mises en œuvre, sont également établis :

  • un suivi naturaliste avec des inventaires faune et flore, afin d’évaluer sur site les effets bénéfiques des travaux mis en œuvre dans un objectif écologique,
  • un suivi hydraulique comprenant des relevés de niveaux d’eau et des campagnes de mesures de qualité d’eau, pour mieux comprendre le fonctionnement hydraulique du marais et l’impact des mesures réalisées.

Le réseau Natura 2000

Outils fondamentaux de la politique européenne de préservation de la biodiversité, les sites Natura 2000 visent une meilleure prise en compte des enjeux de biodiversité dans les activités humaines.

Ces sites sont désignés pour protéger un certain nombre d’habitats et d’espèces représentatifs de la biodiversité européenne. La liste précise de ces habitats et espèces est annexée à la directive européenne oiseaux et à la directive européenne habitats-faune-flore.

En Europe, le réseau représente 27 522 sites et couvre 18 % des terres et 6 % de la zone économique exclusive. Au 1er mars 2017, la France compte 1 766 sites, couvrant près de 13 % du territoire terrestre métropolitain et 11 % de la zone économique exclusive métropolitaine.

Découvrez les Réseau Natura 2000

Les forêts et les espaces boisés sont indispensables à la planète : ils régulent les équilibres climatiques, assainissent l’eau, empêchent l’érosion des sols, abritent une biodiversité exceptionnelle.

Parmi les espaces boisés du territoire communal il faut différencier ceux appartenant à la commune et ceux appartenant à une multitude de propriétaires privés.

Les espaces boisés communaux :

La commune dispose d’environ 61 ha d’espaces boisés placés sous le régime forestier de l’ONF. En application du Code forestier et des politiques environnementales nationales et européennes, ce régime est un ensemble de principes visant à assurer la conservation et la mise en valeur du patrimoine forestier des collectivités territoriales, des établissements publics et de l’État.

Le régime forestier repose sur :

  • un plan de gestion de la forêt appelé aménagement forestier, indispensable à toutes les actions qui y seront réalisées et à l’obtention de la certification de gestion durable,
  • un programme annuel de travaux d’entretien et d’infrastructures en forêt,
  • un programme annuel de coupes,
  • la surveillance et la conservation du patrimoine.

Les objectifs du plan d’aménagement forestier communal :

  • Production de bois d’œuvre résineux
  • Accueil du public
  • Production de bois de chauffage
  • Protection générale des milieux et des paysages

Le temps où la forêt apportait un revenu appréciable est révolu. La production de bois cède la place à des attentes sociales en matière d’environnement, de paysage, de protection et de loisirs. Le seul revenu des arbres ne peut suffire à financer l’ensemble des missions qui sont aujourd’hui dévolues à la forêt.

Nos forêts sont donc gérées de façon à favoriser leurs valeurs écologiques et le cadre récréatif qu’elles apportent aux citoyens. Les agents de l’ONF ne travaillent donc pas que sur les arbres, ils s’attachent également à remettre en état de petites zones humides forestières pour favoriser la biodiversité.

Actuellement le nouveau plan d’aménagement de la commune est en cours de rédaction, il devrait être achevé pour 2024.

La commune de Reignier-Ésery possède 3 espaces boisés :

  • La plaine des Rocailles :

Cette forêt est principalement composée de 3 essences : pins sylvestres, épicéas et chênes. On y trouve également beaucoup de buis. La conservation des buis, ravagés par la chenille de la Pyrale du buis, est un choix. Lutter contre cette espèce invasive venue d’Asie représenterait des moyens financiers et un impact écologique (pièges où utilisation de pesticides) démesurés alors que les arbres morts laissent place à d’autres végétaux. De plus, lorsqu’ils ne sont qu’affaiblis les buis se régénèrent rapidement. La plaine des Rocailles est également connue pour ses zones humides. En 2017 l’ONF a mené des travaux de restauration d’une mare intraforestière.

  • Le bois de Vuret à Moussy:

Ce boisement est principalement composé d’Epicéas et abrite plusieurs mares naturelles très intéressantes pour la biodiversité. Une coupe rase a été effectuée dans ce secteur. Les épicéas résistent mal au réchauffement climatique, les périodes de sécheresse les rendant particulièrement vulnérables aux bio-agresseurs (scolyte, bostryche,…). En 2018, les épicéas du Bois de Moussy ont subi une attaque de bostryche, c’est pourquoi une coupe rase y été effectuée en 2019. Durant l’hiver 2020 une nouvelle plantation a été effectuée pour reboiser la zone.

  • Les berges du Foron :

Derniers espaces boisés soumis au régime forestier de l’ONF (2019), ces berges accueillent des boisements de feuillus. On trouve également dans les eaux du Foron des écrevisses qui se font de plus en plus rares.

Les espaces boisés privés :

Les espaces boisés privés sont gérés par leurs propriétaires qui peuvent s’appuyer sur des compétences extérieures (techniciens forestiers du Centre Régional de la Propriété Forestière : CRPF, et de la chambre d’agriculture, techniciens de la coopérative, experts forestiers, etc).

Les propriétés privées les plus importantes sont dotées de plans simples de gestion.

Le bois d’Yvre, un espace boisé privé :

Des études ont montré que le bois d’Yvre représente un noyau de population du sonneur à ventre jaune pour le Département de la Haute-Savoie. Plus globalement, les inventaires ont aussi montré la richesse du peuplement batrachologique local : tritons alpestres et palmés, grenouilles, salamandre tachetée,…

La Fiche action 22 du Contrat Vert et Bleu « Arve – Porte des Alpes » s’attache à concilier la préservation du sonneur à ventre jaune avec l’activité sylvicole sur le bois d’Yvre et est gérée par la Communauté de Communes Arve et Salève.

La réglementation forestière :

La notice d’information sur la réglementation forestière en Haute-Savoie concerne les coupes et abattages d’arbres ainsi que les défrichements en forêt. Ces dispositions s’appliquent aux propriétaires forestiers sur tout le département.

Consultez le règlement

Dans le cadre de la lutte contre les scolytes de l’épicéa commun, il est demandé une vigilance sur l’ensemble du territoire. En lien avec le cycle de reproduction très court du scolyte, l’action réglementaire et les mesures de prévention doivent être associées à une détection précoce et à l’évacuation rapide des bois infestés, dont le double objectif est de limiter la propagation des insectes et contrer la démultiplication des dégâts sur des peuplements indemnes. Les bois secs consécutivement aux attaques de scolytes doivent impérativement être évacués des parcelles forestières, s’agissant d’importants volumes de bois sur pied qui présentent un risque sécuritaire d’atteinte aux personnes.

Consultez l’arrêté de la Préfecture Auvergne Rhône-Alpes ( page 24)

 

Revenir en haut de page