Histoire de la commune

Découvrez l’histoire de Reignier-Ésery. La commune est composée d’une trentaine de hameaux et lieux-dits. C’est une bourgade à l’allure de petite ville, presque ancienne avec, le long de sa rue principale des maisons du siècle dernier. Reignier-Ésery a la chance d’avoir pu conserver son patrimoine qui raconte son histoire.

On a découvert des instruments en bronze qui datent du temps de la voie romaine qui allait de Étrembières à Annecy. En 1339, on compte 320 habitants. En 1561, Reignier a 1200 habitants. En 1911, ils sont 1693. Aujourd’hui, Reignier-Ésery est la ville centre de la communauté de communes, avec plus de 8 200 habitants.

On vous conte son histoire.

Devise de Reignier : « Fidem nunquam abdixi »

Il y a deux interprétations possibles :

« Je ne renierai jamais ma foi »

« La foi jamais n’abdique ».

Son nom vient du francoprovençal. On retrouve plusieurs façons de l’orthographier : Rnyî  (d’après la graphie de Conflans qui consiste à écrire les sons de tous les patois en se basant sur la phonétique) ou Regniér (source ORB). Le nom patois choisi par la commune est R’gny.

 

Reignier, crée par les Allobroges, qui, vaincus, durent la céder aux romains. Au 12è siècle, elle faisait partie du royaume de Bourgogne.

En 1536, Reignier subit de nombreux combats, pillages et incendies de la part des Genevois et en 1542, Reignier est épargné d’une épidémie de peste qui a ravagé la Roche.

L’histoire de Reignier est étroitement liée à celle de la Savoie.

En 1792, les troupes françaises envahissent la Savoie et suite à l’annexion, Reignier est rattaché au canton de Carouge. Reignier devient le chef-lieu du 18ème canton de 8 communes (Reignier, Esery, La Muraz, Pers, Jussy, St-Romain, Arenthon, Cornier).

Reignier a fait partie de la province du Faucigny jusqu’en 1749, date à laquelle elle fut rattachée au Genevois.  Puis à la province de Carouge de 1815 à 1838 et de nouveau à la province du Faucigny de 1838 à 1860.

Elle fut de nouveau rattachée à l’arrondissement de Saint-Julien de 1860 à 1926 puis définitivement depuis 1934.

Les 22 et 23 avril 1860, 99,8% des savoyards ont décidé que la Savoie serait réunie à la France. Lors des débats sur l’avenir du duché de Savoie, une pétition, avait préalablement été lancée dans une partie du pays (Chablais, Faucigny, Nord du Genevois) réunissant plus de 13600 signatures dont 118 pour les Esserts-Esery et 257 pour Reignier.

Plusieurs communes ont été associées au fil du temps.

De 1819 à 1914, association des Esserts à Esery.

La commune de Reignier absorbe l’Eculaz, appelé aussi Saint-Romain en 1818, pour fusionner en 1833.

En 1973, les communes de Reignier et d’Esery deviennent communes associées, liées par une convention validée le 13 janvier 1973 et le 18 janvier 1973 par les maires respectifs des deux communes.

La commune a porté le nom unique de Reignier jusqu’au 1er janvier 2007, date à laquelle la commune a été rebaptisée Reignier-Esery.

En 1973, la commune de Reignier et d’Ésery deviennent communes associées. Elles sont liées par une convention votée le 13 janvier 1973 et le 18 janvier 1973 par les maires respectifs des deux communes et validé par un arrêté préfectoral par le sous-préfet Paul Couseran, le 11 avril 1973.

La convention a réellement été effective le 1er janvier 1974, tout en préservant l’identité et la personnalité de chaque commune.

La commune a porté le nom unique de Reignier jusqu’au 1er janvier 2007, date à laquelle la commune a été baptisée Reignier-Ésery.

La nouvelle municipalité des communes associées a été élue le 24 juin 1973, avec à sa tête Monsieur Joseph Montant, Maire et Jacques Vidonne, maire délégué.

Esery ou Aizery. Situé à 600 m d’altitude, sur la rive droite du Viaison, le village d’ Esery ou Aizery tirerait son nom d’un romain Asiriacus qui avait suivi les armées de Jules César lors de la conquête de l’Allobrogie. Il avait fait construire sur l’emplacement actuel du château une villa gallo-romaine, à proximité de Genève alors Genus. La voie romaine est encore visible dans les bois au-dessus de la ”grosse pierre » dite de Chamoret.

Un site occupé par les bénédictins. Une chapelle, en l’an 1000 est occupée par des moines bénédictins du prieuré clunisien de St Victor de Genève. Elle est mentionnée ”paroisse” dans la bulle du Pape Eugène III du 11 mars 1153.

Une place forte. Au XIVème une place forte constituée de 2 châteaux comprenant 8 tours avec leurs remparts. Il est également fait état d’un château (Biolle), disparu aujourd’hui, sur le haut d’Esery à l’emplacement probable de l’actuelle ferme Rémy. Les 2 châteaux sont ceux d’Esery (famille Allaman au XVème) et de Sacconney (actuellement golf d’Ésery, occupé par une famille Sacconney au XIVème). On mentionne à cette époque 3 chapelles.

Le duché de Savoie. En 1416, la Savoie est érigée en duché par le Saint Empire Romain Germanique.  La place forte est brûlée le 28 février 1591 par les troupes franco-genevoises commandées par Harlay de Sancy et le capitaine de Conforgien.
Elle fut dévastée de nouveau, après le départ de 3 compagnies de cavalerie savoyarde, le 7 mars 1593 par le capitaine de Conforgien à la tête d’une armée genevoise de 200 hommes et 100 chevaux.

Du XVème au XVIème siècle. Les évêques de Genève visitent régulièrement Ésery. Le 12 octobre 1606, St François de Sales y vient. On compte à cette époque 10 feux (environ 50 personnes).

XVIIIème siècle. En 1792, les troupes françaises envahissent la Savoie. Reignier devient le chef-lieu de 8 communes (Reignier, Esery, La Muraz, Pers, Jussy, St Romain, Arenthon, Cornier) et est rattaché au canton de Carouge.

Joseph–Hyacinthe du Clos, Comte d’Esery alors propriétaire des châteaux d’Esery et de Sacconney, émigre en 1793, probablement au Canada. Son nom figure dans la tabelle des émigrés.

L’aventure des châteaux. Les châteaux deviennent « biens nationaux » et celui d’Esery est vendu l’an 4 de la république (1796) à un Charles Montant. Il comprend champs, vignes, bois et pâturages. Le 26 avril 1798, Genève est occupé par les troupes françaises et intégré au nouveau département du Léman. En février 1799, le révérend François Joseph Dechavassine, curé d’Esery caché dans une des tours du château est arrêté, sur dénonciation, et envoyé avec 6 autres prêtres dans les prisons de Carouge avant d’être déporté sur l’île de Ré.  En l’an 11 (1807), le château d’Esery est vendu à une Madame Millet Duclos.

En 1811, une Madame Duclos d’Aisery vend le château au général Comte Jean François Emmanuel Collomb d’Arcine. Jean François Emmanuel Collomb d’Arcine et sa famille sont intimement liés à l’histoire de la France, de la Savoie (sa mère est Péronne de Thiollaz, sœur de Monseigneur de Thiollaz, évêque d’Annecy) et à celle d’Esery. Né au Souget (Arbusigny) en 1784, il fit une brillante carrière militaire dans l’armée française, alors que deux de ses frères firent également de brillantes carrières dans l’armée sarde. Il s’illustra au cours des campagnes napoléoniennes puis en 1830 pendant la conquête de l’Algérie.

Développement de l’agriculture à Esery. Jean François Emmanuel Collomb d’Arcine se retire à Esery, où, note le Journal du Mont-Blanc de l’époque, « il donna une impulsion active à l’agriculture, ne craignant pas de prendre le titre de président de la première association fromagère qui se soit établie dans le département ». Puis continue le journal, « il transforma une ferme délabrée et stérile en propriété productive, digne de la grande prime cantonale qui lui fut décernée « .

Une famille qui a beaucoup compté. Esery doit : au Comte d’Arcine, la chapelle de gauche de l’église (1833) et son chemin de croix ; à Hélène d’Arcine, une de ses 2 filles, la cloche qui porte son nom ; à son gendre le général de Vouges ; à Marie d’Arcine, sa femme, sœur d’Hélène, la statue de Notre Dame de Lourdes (1873) ; aux 2 sœurs d’Arcine, la Maison des Sœurs, école privée tenue par 2 religieuses en civil, construite après la vague anticléricale du ministère Combe en 1905 et une pompe à incendie en vue de la création d’un corps de pompiers pour la commune d’Essert – Esery.

Le général d’Arcine, décédé au château de Magny en 1865, son fils Fernand, tué glorieusement au siège de Strasbourg en 1870, et son gendre le général de Vouges ont été enterrés dans l’église (ainsi que 14 autres religieux). Sa femme et ses 2 filles sont enterrées à Besançon dont sa femme était originaire.

Esery en « Grande Zone ». En 1815, la Savoie est rendue au Piémont  et une zone  franche est créée entre la France et la Suisse. Esery se trouve dans la « Grande Zone » (Genevois, Chablais, Faucigny, Pays de Gex) dont la frontière se situe  au pont de la Caille et descend de Megève jusqu’à Ugine.

En 1860, Cette zone franche, placée sous administration de la République de Genève, est reprise dans les conditions d’annexion de la Savoie à la France. Jusqu’en 1914, il n’y a pas de frontière entre la zone franche et Genève. 1 franc français vaut 1 franc suisse et les 2 monnaies circulent indifféremment à Genève comme en zone.

Le XXème siècle sous le signe des cerises et de la fruitière. Vers 1900, le château de Sacconney aurait appartenu aux héritiers de Jacob et Jean Charles Galissard de Marignac dont le tient la famille Ador de Genève. La famille Vidonne, exploitant la ferme depuis 1790, l’achète aux Ador en 1979, avant de la vendre au Golf d’Esery inauguré en 1990.

Esery a été célèbre pour ses vergers et en particulier pour ses cerises. Les cafés de l’époque s’étaient adaptés à l’hébergement des cueilleurs. Jusqu’en 1983, Esery possédait encore sa fruitière, produisant quotidiennement 1 meule d’emmental de 100 kg (1000 litres de lait), de la tomme, du beurre et nourrissant 150 cochons.

Texte fourni par Michel Constantin de Magny

Tous les Maires de Reignier depuis le rattachement à la France

  • Joseph Delachenal :

1er décembre 1860 – 18 septembre 1870

  • Claude Gain :

16 septembre 1870 – 10 mai 1871

  • Claude Marechal :

10 mai 1871 – 3 mars 1872

  • Victor Orsier :

3 mars 1872 – 5 mai 1872

  • François-Joseph Montgellaz :

5 mai 1872 – 5 septembre 1878

  • Jean-Marie Marquet :

5 septembre 1878 – 17 février 1881

  • François-Joseph Montgellaz :

17 février 1881 – mai 1892

  • Dr Louis Emile Goy :

Mai 1892 – 1922

  • Edouard Lachat :

1922 – 1941

  • David Veggia :

1944 – 1947

  • Emile Raphoz :

1947 – 1949

  • Guy Zanotti :

1949 – 1953

  • Charles Chappuis :

1953 – 1971

  • Joseph Montant :

1971 – 1989

  • Jean Berchet :

1989 – 1995

  • Louis-Noel Chevallier :

1995 – 2001

  • Jean-François Ciclet :

2001 – 2020

  • Christelle Petex-Levet :

2020 – 2021

  • Lucas Pugin :

2021 –

Maires d’Ésery avant son rattachement avec Reignier

  • Joseph Forestier :

1914 – 1919

  • Claude Vidonne :

1919 – 1929

  • Felix Chardon :

1920 – 1935

  • Jacques Vidonne :

1935 – 1944

  • Louis Achard :

1944 – 1945

 

Cela fait 40 ans que la foire a repris ses droits suite à son interruption en 1963. Effectivement, c’est en 1981 que le conseil municipal décida de relancer cette manifestation chaque premier samedi d’octobre. Elle remporte le succès, qu’on lui connaît, jamais démenti depuis, alliant fête et tradition du terroir avec une identité artisanale, régionale et locale.

Autour de l’église, ce jour-là, des chalands se retrouvaient au milieu  des machines agricoles et des nombreux animaux exposés. Pendant une période les producteurs locaux du marché hebdomadaire rejoignaient la grande place toujours animée par une Aubade de l’Harmonie municipale à l’heure des récompenses agricoles.

Dans les années 50, tous les premiers lundis de chaque mois se tenait une foire-marché. Les propriétaires de bestiaux, les marchands forains et les négociants divers pouvaient occuper les places publiques sans payer de droits. Les cultivateurs et les agriculteurs amenaient aussi leurs animaux et leurs produits ce qui leur permettait de favoriser leur développement. Cette tradition avait d’ailleurs donné le nom de « champ de foire » au terrain devant l’église.

A cela s’ajoutait :

  • La grande Foire de mai qui avait lieu généralement le deuxième lundi du mois de mai. Cette foire connaissait une grande affluence, avec des visiteurs venant de toute la région.

Et ponctuellement :

  • Le Comice agricole de l’arrondissement de St-Julien-en-Genevois dont la race prédominante de l’exposition était la race d’Abondance. Quelques autres spécimens remarquables, comme la race « Schwytz » et la race « tachetée de l’est ».

Dans les années 20, on trouve aussi déjà trace de foires concours organisées par le Syndicat d’élevage de la race d’Abondance.

La foire est une tradition culturelle que nous retrouvons dans toutes les régions. A l’origine, c’étaient plus un marché où les paysans venaient à la fois vendre la production de leur ferme, mais aussi pour acheter du matériel et outillage nécessaire à leur activité ou les faire réparer auprès du bourrelier. On y retrouvait aussi les « maquignons » qui venaient négocier leurs bétails.

Traditionnellement les grandes foires avaient lieu au début de l’automne, à la descente des alpages. Cette date correspondait aussi à la Saint-Michel qui a longtemps été la date d’expiration des baux ruraux et du paiement des loyers (fermages) par les paysans après leur récolte.

Malgré l’accroissement démographique et l’urbanisation, Reignier-Esery possède encore aujourd’hui une agriculture variée et un savoir-faire rural.

Qu’ils soient éleveurs, cultivateurs ou producteurs (viande, fromage, légumes), tous sont de dignes héritiers des paysans, au sens noble du terme, qui ont fait la richesse agricole et patrimoniale de notre commune.

Notre terroir permet une grande diversité de culture et de production sur une surface de 1100 Ha. Il se divise en deux parties :

  • La plaine : avec un sol alluvionnaire qui privilégie plutôt le maraichage, l’arboriculture et l’horticulture mais aussi des élevages traditionnels.
  • La colline : principalement des élevages de troupeaux de vaches mais aussi des cultures de céréales, des prairies et des vergers, en particulier des cerisiers.

Tous les agriculteurs présents sur notre territoire travaillent selon des règles et des obligations respectant la sécurité alimentaire (sans farines animales pour nourrir les herbivores) et sauvegardent l’environnement et les espaces naturels, offrant ainsi des garanties qualitatives aux consommateurs.

En plus de nous offrir une grande diversité de production, les agriculteurs, par leur savoir-faire, entretiennent le paysage, dynamisent l’agriculture et assurent la vie des hameaux. Par leur mode de vente, ils valorisent les circuits courts en limitant le nombre d’intermédiaires.

La mappe Sarde fourni de précieux renseignements concernant l’agriculture. L’édit de Victor Amédée du 5 mai 1731 confirme l’établissement du cadastre en Piémont, afin d’établir une répartition plus juste de l’impôt. Le Duc ordonne la réalisation d’un cadastre basé sur des plans topographiques. Tous les privilèges de la noblesse, en fait d’impôts sont supprimés et tous les biens ruraux sont soumis à la contribution, sans égard à la qualité des possesseurs.

Sur Reignier, les productions agricoles sont très diversifiées : céréales (blé, avoine, seigle,…), plantes protéagineuses (fèves, vesce, pesette, gesse,…) pâtures pour les animaux d’élevage (bovins, ovins, caprins), vergers châtaigneraie, bois, taillis. Même les broussailles sont comptabilisées : en aulne, (varoshe en patois), elles fournissent les fagots (fascines en patois) nécessaires pour allumer le feu et le four à pain, en bois blanc elles assurent le bois à balai (ramashe en patois), pour nettoyer cours et étables.

Les blocs erratiques sont eux aussi minutieusement identifiés par un numéro de parcelle.

L’agriculture au cœur des unités de mesure

Le travail des paysans se trouvait retranscrits jusque dans les actes notariés, dans lesquels les surfaces des parcelles se mesuraient à l’aune du temps passé selon le type de travail effectué.

  • Le journal : étendue de pré ou de champ qui peut être labourée ou fauchée en un jour (environ 3000 m2).
  • La Juinte: étendue labourée sans dételer soit la partie de la journée de travail comprise entre deux repas, pour une durée de travail de trois heures. Cette surface varie de 1000 à 1500 m2, selon la déclivité du terrain.
  • La Sétorie : étendue de terre labourable qui se sème avec un setier (438 litres) de blé ou de semences.
  • La Fossérée : pour la vigne seulement, correspond à une journée de binage au fossoir effectuée par un ouvrier.
  • La Seytorée : étendue d’un pré qu’un homme peut faucher en 1 jour (environ 40 ares).

L’agriculture au cœur de l’économie

L’activité agricole, de part la diversité de ses productions, génère une multitude d’autres activités :

  • Les moulins : en 1731, à Reignier il existait un moulin, en bordure du Foron : le moulin Champel. Sur le cadastre français de 1892, il ne reste que les ruines.

Sur la mappe Sarde, on retrouve aussi sur la commune d’Aizery (Esery), un moulin sur le Viaizon avec son bief et son étang, un bassin de rouissage et d’un battoir pour broyer le chanvre.

On retrouve aussi sur le cadastre français en 1892 à Meran, au lieu-dit « vers combe », l’existence d’une bief conduisant l’eau, certainement pour alimenter un moulin.

  • Les forges : chaque hameau a son forgeron maréchal ferrant.
  • Les bouilleurs de cru : pour distiller tous les fruits produits sur la colline, il fallait bien un bouilleur de cru. Le père Sage, sur Esery, a fait tourner son alambic, jusqu’en 1970.
  • Les fruitières : chaque ferme fabriquait de petites quantités de fromages pour sa consommation familiale.

L’amélioration des pratiques culturales va de paire avec une augmentation de la production laitière. Or le lait, pour être conservé doit être transformé en fromage. Les paysans se regroupent en coopératives laitières pour mutualiser les frais de fabrication. Matin et soir, chaque producteur se rend à la fruitière pour y livrer la production de sa traite contenue dans boille à dos d’une contenance de vingt litres environ. La commune étant très vaste, plusieurs fruitières furent réparties dans les différents hameaux : Reignier, l’éculaz, la Crêtaz et Polinge. Esery, alors commune indépendante, avait aussi sa fruitière. Les heures de la coulée (livraison du lait dans le pèse-lait), rythmaient la vie des hameaux. La fruitière était aussi un lieu d’échange et d’information des dernières nouvelles : décès, naissances, prix de vente d’un veau, acquisition d’une nouvelle charrue et beaucoup d’autres commérages moins avouables…

Dates d’activité de chaque fruitière :

  • Reignier, de 1898 à 1997 (32 sociétaires en 1970)
  • La Cretaz, de 1925 à 1993 (18 sociétaires en 1970)
  • Polinge, de 1929 à 1989 (15 sociétaires en 1970)
  • L’éculaz jusqu’en 1988 (8 sociétaires en 1970)
  • Esery, jusqu’en 1982/83 (9 sociétaires en 1970) – Jusqu’en 1983, Esery produisait quotidiennement 1 meule d’emmental de 100 kg (1000 litres de lait), de la tomme, du beurre et nourrissait 150 cochons.

Le langage agricole et toponymie des lieux-dits

Topographie du terrain :

  • La Cretaz : permet de visualiser un chemin parcourant les crêtes, pour accéder à un petit plateau.
  • La Champagne : désigne une grande étendue de « Champ plane ».
  • Sur Vaux : dérivé du latin, petit vallon.
  • La croix de Villy : posée au bord du chemin, la croix indique l’intersection de deux voies de communication.

Les propriétaires des parcelles :

  • Pré Sauty : terres soumises à l’autorité d’un « sautier » (garde forestier).
  • Sur les Communaux : terrains appartenants à la commune.
  • Les Bordes : nom d’une petite ferme dépourvue d’animaux de traits.

Qualité des sols :

  • Les Mouilles : désigne un endroit humide, une tourbière, un terrain mou et marécageux, souvent en cuvette.
  • Les Rozets : lieu où poussent les roseaux.
  • Les Goillassons : flaque d’eau, dépression pleine d’eau, mare, étang.

Nature des cultures :

  • Les Cheneviers : terrain favorable à la culture du chanvre.
  • Les avenières : parcelle propice à la culture de l’avoine, céréale réservée à l’alimentation des chevaux.
  • Les Vignes Chaudes : les vignes étaient très présentes sur les coteaux bien exposés. En Savoie, beaucoup de vignes ont disparu, victimes du phylloxéra en 1877, mais les toponymies ont survécu.
  • Le champ du Poirier : il montre l’importance des vergers (pommiers, poiriers, pruniers,…). Les récoltes de fruits permettaient la fabrication du cidre, La Môde (maude).

Les cerisiers, emblématiques de la colline d’Esery, furent introduits plus tardivement, à la requête de Maître Claude Raphoz, notaire habitant Viaizon. Outre l’avantage d’assurer un revenu supplémentaire conséquent, les cerisiers fournissaient de l’ombre aux troupeaux, tout en préservant les pâturages. Cette initiative a été vite adoptée par les autres propriétaires sur la majorité des parcelles de la colline.

Les essences de bois :

  • Les pesses : forêt d’épicéa.
  • Aux Foyires : forêt de fayards.
  • Tremblay : forêt de peuplier tremble.

Marie-Françoise HUG, août 2021

Vers l’an 1000, on mentionne la présence de moines clunisiens du prieuré de Saint Victor de Genève.

En 1100, Herman, Sire d’Esery, la vend avec le cimetière aux moines bénédictins établis dans un prieuré aux Tranchées à Genève.
La chapelle est mentionnée « paroisse » pour la première fois dans la bulle du Pape Eugène III du 11 mars 1153. La sacristie actuelle date du XV° siècle.

Le premier curé dont le nom ait été retenu est en 1411 Vuillerme de Méselaz.

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